Le cash pooling est un mode de gestion de la trésorerie destiné aux sociétés disposant de plusieurs filiales. Cette technique d’optimisation financière consiste à centraliser les flux de trésorerie au sein d’un compte bancaire dit centralisateur. Mais comment fonctionne cette mise en commun de la trésorerie ? Quels sont ses avantages ? Et quelles sont les règles à respecter pour l’appliquer au sein d’un groupe d’entreprises ? Découvrez dans cet article le fonctionnement du cash pooling et ses principales méthodes de gestion.
Cash pooling : définition et objectifs
Le cash pooling est une technique financière utilisée par les groupes ayant plusieurs filiales afin d’optimiser la gestion de leur trésorerie. Cette méthode consiste à centraliser les flux de trésorerie de toutes les entités au sein d’une holding (ou maison mère).
Elle vise à équilibrer les comptes bancaires de toutes les sociétés du groupe en utilisant les excédents de trésorerie de certaines entités pour combler les déficits d’autres structures.
Pourquoi utiliser le cash pooling ?
Au sein d’un groupe comptant plusieurs filiales, il est courant de voir certaines entités en déficit de trésorerie, quand d’autres affichent un excédent qui peut dormir plusieurs mois sur les comptes bancaires.
Grâce au cash pooling, il est possible de lisser la trésorerie sur la totalité du groupe. Ce qui permet d’optimiser la gestion des fonds disponibles et de réduire les frais financiers dans les filiales qui manquent de trésorerie, grâce aux liquidités dégagées par les entités excédentaires.
La centralisation des comptes bancaires
La mise en commun de trésorerie s’effectue via un compte bancaire centralisé. Ce compte est géré par un établissem*nt dit centralisateur étant le plus souvent une holding ou une société mère.
Les règles à respecter pour faire du cash pooling
En France, le cash pooling est régi par les articles L312-2 et L511-7 du code monétaire et financier applicables aux services bancaires. Il peut être mis en place dans tous types de sociétés ayant un lien de capital direct ou indirect.
Pour préserver l’intérêt de toutes les sociétés engagées dans la démarche, il convient toutefois d’encadrer les transferts d’argent. Une convention de trésorerie (ou convention omnium) est donc généralement signée entre la société mère et ses filiales. Ce document définit les modalités de la centralisation de la trésorerie, et permet d’obtenir le consentement de chaque filiale.
N’hésitez pas à consulter des experts en gestion de trésorerie et des conseillers juridiques et fiscaux pour vous assurer d’être en conformité avec la réglementation comptable et fiscale, particulièrement dans un environnement international impliquant la gestion d’une trésorerie multi-devises.
C’est quoi niveler un compte avec le cash pooling ?
Dans un groupe d’entreprises pratiquant le cash pooling, niveler les comptes bancaires consiste à effectuer des transferts de fonds de compte à compte pour maintenir un solde suffisant au sein de toutes les entités.
Selon la situation et les besoins, les mouvements de cash peuvent :
- remonter vers le compte centralisateur : on parle alors de mouvement sweep ;
- ou descendre vers les comptes des filiales déficitaires, dans un mouvement dit cover.
Quels sont les avantages du cash pooling ?
Le cash pooling revêt différents atouts pour un groupe et ses filiales :
- la centralisation de la trésorerie apporte une meilleure visibilité sur les flux entrants et sortants à l’échelle du groupe : les risques financiers peuvent ainsi être mieux maîtrisés ;
- avec un compte bancaire unique et mieux fourni, l’établissem*nt centralisateur dispose par ailleurs d’une capacité de négociation accrue vis-à-vis des banques afin d’obtenir des taux d’intérêts plus avantageux ;
- au niveau des filiales, les frais financiers liés aux déficits de trésorerie peuvent être réduits, grâce aux liquidités disponibles dans les filiales excédentaires qui sont de ce fait pleinement utilisées.
Le cash pooling physique
Cette technique se caractérise par un transfert effectif de fonds entre les comptes des filiales et le compte centralisateur. Trois types de nivellement sont possibles, en cash pooling physique :
- ZBA (Zero Balance Account) : dans ce cas, les comptes des filiales sont remis à zéro quotidiennement. Géré automatiquement par la banque, ou en interne grâce à un logiciel spécialisé, ce mode de transfert permet d’empêcher les découverts, mais les filiales sont dépendantes financièrement de la maison mère.
- Le cash pooling TBA (Target balancing Account) : ici, le nivellement n’est pratiqué que lorsque la trésorerie dépasse un seuil prédéfini (nommé pied de compte). En dessous du seuil, la centralisation n’a pas lieu, mais les comptes débiteurs sont toujours apurés.
- Le cash pooling FBA (Fork Balancing Account) : selon ce type de transfert, tous les soldes de trésorerie, débiteurs comme créditeurs, sont ramenés à un montant fixé au préalable.
Le cash pooling notionnel
Contrairement au cash pooling physique, le cash pooling notionnel s’opère sans virement de fonds. Tous les comptes du groupe formant un seul et unique compte bancaire, la centralisation de trésorerie est purement virtuelle. Elle permet aux filiales de disposer de taux d’intérêt avantageux, tout en conservant leur autonomie.
Conclusion
En résumé, le cash pooling (physique ou notionnel) permet de réduire les frais financiers au sein d’un groupe d’entreprises, grâce à une gestion de la trésorerie centralisée sur un seul compte bancaire. Cette centralisation des comptes peut être gérée par la banque, ou en interne, via un logiciel de gestion de la trésorerie comme Agicap.
Pour approfondir le sujet, consultez notre guide complet sur le cash pooling.
